Etoile 10 (pour DYS)

Etoile 10 (pour DYS)

les maths + ma fille, ça fait 2?

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Ma fille a de grosses difficultés en mathématiques. On l’a donc envoyée chez une orthophoniste logico-mathématique. Je veux revenir sur cette association logique- math. Ma fille n’est pas douée en maths, apparemment, mais peut-être parce que les maths ne sont pas très douées avec son fonctionnement à elle aussi, d’abord ! Elles sont tellement psycho-rigides, c’est toujours aux humains de s’adapter à elles ! Et en plus tout le monde leur fait des courbettes. Même avoir la bosse des math, c’est élégant. Pff, graine de tyrans, oui !

 

D’autre part, ma fille possède une très grande logique, comme je vais tenter de vous le montrer. Peut-être pas la logique des mathématiques, mais une logique indéniable.

 

L’univers des concepts manque certainement d’images et d’expériences vécues pour elle.Certainement que sa représentation des maths s'apparenteraient davantage à celle de l'arbre ci-contre...

 

 

Voici quelques unes des nombreuses expériences que j'ai vécues avec elle  pour vous permettre d'appréhender son approche toute personnelle de l'univers mathématique...

 

 

 

 

Le plaisir de manipuler

 

Ah ! c’est le grand truc à la mode ! Les enfants ont besoin de ma-ni-pu-ler pour comprendre, intégrer les concepts d’addition, de soustraction, de multiplication et de division… Oui, oui, manipuler, c’est bien, mais au bout d’un moment, comment dire ?... Il faut compter quand même !

 

J’ai testé avec différents supports :

 

o       pré-requis : assurez-vous que votre enfant ne compte pas 2 ou 3 fois le même objet… pour ma fille, j’ai choisi une méthode simple pour pallier cela : à chaque fois qu’elle en manipule un, elle le déplace de l’autre côté d’une ligne pour être sure de tous les compter, et une seule fois chacun !

 

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o       les crayons de couleur : c’est une bonne idée sur le papier mais ils ont un énorme défaut que je n’avais pas identifié au départ : ils sont tous de couleur différente, alors au final, un crayon rouge + un crayon bleu, ça ne s’additionne peut-être pas si simplement que cela. C’est une logique qui se tient. Ne nous apprend-on pas qu’on ne doit pas additionner des choux et des carottes ? Alors pourquoi additionnerait-on du rouge et du bleu ?

 

Autre écueil : le choix. « J’en prend 3 ? Alors je prends le rose, le violet et le jaune, parce que c’est plus joli…  non plutôt le vert que le  jaune… ah non, il est un peu abîmé, alors on va plutôt prendre le bleu… Oui mais bleu et rose, ça va pas très bien ensemble, alors on va prendre le gris… non j’aime pas le gris, allez peut-être le rouge…(allez, on souffle, on est zen, on a tout le temps devant soi……….)

 

o       les billes : premier conseil : bien choisir des billes identiques ! (toujours capitaliser sur les expériences précédentes !).

 

Deuxième conseil : si vous habitez en appartement et que vous souhaitez conserver des relations cordiales avec votre voisine du dessous, mettez vous par terre sur un tapis pour faire vos expériences de manipulation.

 

o       les doigts : les premiers temps, il faut reconnaître qu’ils s’emmêlent facilement, … pourtant ils ne changent pas de place. On arrive parfois à en compter 11 ou 12 aussi… Et autant que vous le sachiez : une fois que le concept de 10 doigts par personne sera acquis, dès qu’on dépassera 10, vos mains seront sollicitées !

 

o       le boulier : c’est bien, mais c’est vite moins ludique… Oui vous aurez compris qu’il faut qu’il y ait du jeu. Mais ça reste une valeur sure : investissez dedans, même pour les enfants ne rencontrant pas de difficultés avec les maths.

 

o       les cartes : on oublie (cf. l’expérience des crayons !)

 

o       les noix ou noisettes : je recommande ! Très bien, tous assez semblables, de bonne taille pour la manipulation. Et en plus c’est très bon pour les neurones !  :)

 

 

L’expérience du bilan logico-mathématique

 

Comme j’ai eu la chance de pouvoir assister à la première partie du bilan, j’ai pu voir ce dont il retournait.

Par exemple, ranger par ordre «pour faire joli » (puis au vu du résultat: rectification de la consigne: pour que ça soit rangé), trier par thèmes (formes, couleurs, tailles...), ramener autant d'habits et de paires de chaussures qu'il y avait de poupées sur le bureau de l’orthophoniste pour les habiller…

 

Bref, les maths, ça sert à être efficace.

 

C’est bon pour les gens sérieux et importants, comme le comptable du petit prince ! Ou alors pour les fainéants, en manque d’énergie, ceux qui marchent à l’économie, ceux qui comptent leur pas, quoi ! Mais pour une petite fille joueuse, qui adore entrer en communication et pour qui bouger est 1000 fois plus naturel et facile que parler, à quoi bon chercher l’efficacité ??!!

 

Remplir un tableau de conversion

 

Une jolie méthode efficace mais sans aucun sens . Ma fille arrive très bien à convertir des litres en décilitres sur un tableau, mais dès que le tableau disparaît, et qu’on essaie de lui faire résoudre un problème avec des litres et des décilitres, elle est perdue. Ceci dit, je pense que c’est le cas d’au moins 1 enfant sur 2.

 

 

A chacun de trouver l’intérêt de compter

 

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Ok, on la bassine avec l’importance d’apprendre à compter. Oui, mais pour quoi faire ? Dans le monde de ma fille, qu’il y ait une quantité de 5 ou 6 choses, ça ne sert à rien. A table, elle amène 5 assiettes, et repart en chercher une sixième si elle voit qu’il en manque une. Voilà, pas de quoi s’embrouiller dans ses comptes, de mélanger ses doigts et de se faire mal au cerveau. Et en plus au passage, ça dégourdit les jambes.

 

Cependant, un soir elle a découvert l’intérêt de compter. Oui, elle m’a dit avec gravité alors qu’elle était en train d’additionner et de soustraire avec des autocollants : « tu sais, maman, c’est important de savoir compter. Imagine, si plus tard, j’ai 8 enfants, il faudra que je sache les compter pour pas que j’en oublie ! ». Voilà une vraie raison de savoir compter ! Il y a de l’humain, là-dedans, du rapport aux autres, et ça, c’est ce qui compte – sans jeu de mots.

 

Les mathématiques, c’est un langage

 

Et les dysphasiques ont un trouble structurel avec le langage. D’autant que quand nous sommes en France, nous avons la chance d’avoir un univers littéraire original : 70 s’écrit et se prononce soixante dix. Donc avec la logique de ma fille : 60-10.

80 s’écrira 4-20.

90 ?  4-20-10.

Ca ne va pas faciliter les comptes, on est d‘accord ! Je n’ai pas encore trouvé l’astuce pour résoudre cet obstacle, à moins de prendre le langage des belges (septante, octante, nonante), plus logico-mathématique, pour le coup, mais étant en France, si elle est la seule à l’employer, est-ce vraiment lui rendre service ?

 

La difficulté se poursuit après avec les nombres plus grands : exemple 154. premier réflexe : 15-4. Non, il y a combien de chiffres ?… ah oui, les centaines : alors un cent cinquante quatre. Logique ! 254, c’est bien deux cent cinquante quatre.

 

Alors, honnêtement : vous ne trouvez pas que ses réflexions font preuve de logique et de bon sens ?



17/09/2016
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